Douleurs dentaires

INTRODUCTION ET DÉFINITION

Introduction

Le mal de dents est la raison la plus fréquente d’une visite chez le dentiste. Mais nombre de personnes ont peur du dentiste, craignent la piqûre anesthésiante qui précède les soins, ou ont un mauvais souvenir d’une visite précédente. Pour elles, les soins dentaires sont un épisode douloureux en soi, qu’elles appréhendent.

Aussi vont-elles postposer leur visite chez le dentiste autant que possible, supporter leur douleur ou la calmer par des antidouleurs qu’ils peuvent acheter en pharmacie. C’est toujours une mauvaise solution.

Plus vous attendez pour consulter, plus la dent sera en mauvais état, plus le travail du dentiste sera long et compliqué.

La dent

Sur le schéma d’une coupe de dent adulte, on distingue 3 zones, de haut en bas : la couronne, qui correspond à la partir de la dent que nous voyons dans la bouche, la racine, cachée par la gencive, qui plonge dans l’os de la mâchoire, et entre ces deux parties de la dent une petite zone intermédiaire que l’on appelle le collet.

La dent est en ivoire (que l’on appelle aussi dentine). Son intérieur est creux et contient la pulpe. À l’extérieur, la dent est recouverte d’émail au niveau de la couronne, et de cément au niveau de la racine. La zone du collet, où se fait la transition entre l’émail et le cément, est une zone plus fragile.

  • Les matériaux de la dent

L’émail protège l’ivoire à la façon d’un capuchon d’une épaisseur de 1,5 mm ou plus. C’est le tissu le plus dur de l’organisme, mais c’est un tissu mort, incapable de se réparer. Il ne contient ni cellules, ni vaisseaux, ni nerfs. Sa dégradation n’entraîne pas de douleur.
L’ivoire est une substance dure, qui ne contient ni cellules ni vaisseaux. Donc il est aussi incapable de se réparer. L’expérience indique que l’ivoire est très sensible.
La structure du cément ressemble à celle d’un tissu osseux très dur.
La pulpe est riche en cellules, en vaisseaux et en nerfs. Elle assure la nutrition et la vitalité de la dent.

Une dent abîmée n’est pas capable de se réparer
  • La fixation de la dent à la mâchoire

Chaque dent est logée dans une cavité de l’os de la mâchoire, appelée alvéole. L’espace compris entre le cément et l’os de la mâchoire est étroit, et principalement occupé par des ligaments qui maintiennent la dent dans l’alvéole. On l’appelle le périodonte (peri = autour, et odontos = dent). Le périodonte est également très fourni en fibres nerveuses sensibles.   

La gencive forme un anneau mou autour du collet de chaque dent. Elle possède aussi des fibres sensibles.

La dent ne ressent que la douleur
  • Les nerfs de la dent

Les nerfs sensibles de la dent proviennent d’un nerf appelé le nerf trijumeau. Ils transforment en douleur toutes leurs sensations : chocs, froid, chaleur, acidité, inflammation et infection, par exemple.

  • Le développement des dents

Les dents de lait constituent notre première dentition. La première dent à sortir est l’incisive centrale inférieure, vers l’âge de 5 à 7 mois. Les autres dents de lait sortent progressivement jusqu’à l’âge de 2 ans ½. Elles sont importantes pour l’alimentation et l’apprentissage du langage, mais aussi pour assurer le développement harmonieux des deux mâchoires de sorte que la mâchoire inférieure s’adapte bien à la mâchoire supérieure. Il faut donc en prendre soin.

Les dents de lait tombent progressivement à partir de l’âge de 6 ans. Elles sont remplacées par les dents définitives, au cours d’un processus qui se termine vers 12 ans. Plus tard, autour de notre vingtième année, sortiront enfin les quatre dents de sagesse. Parfois, celles-ci poussent à l’horizontale plutôt qu’à la verticale, et ne se montrent pas.

À partir de 12 ans, nous avons nos dents définitives

Causes

Introduction

Notre bouche contient en permanence quantité de microbes, qui ne causent aucun tort. En l’absence de brossage, certaines bactéries ont la propriété d’adhérer aux dents pour former des colonies : c’est ce qu’on appelle la plaque dentaire. La plaque dentaire se forme en permanence.

Si on laisse s’accumuler la plaque dentaire, elle se minéralise en tartre. Le tartre se forme plus ou moins vite selon les individus et forme des dépôts rugueux qui adhèrent fortement aux surfaces dentaires et ne peuvent plus être éliminés par le brossage des dents.

Le grand ennemi : les microbes de la plaque dentaire

Les dangers du tartre

Le tartre est donc en grande partie constitué de bactéries vivantes. Il provoque une double irritation de la gencive : d’une part une irritation causée par une réaction de défense de la gencive contre les bactéries qui sont des corps étrangers qui agressent la gencive, d’autre part une irritation physique parce qu’il est rugueux. Ces bactéries attaquent aussi la dent.

Le tartre est souvent présent dans les zones difficiles d’accès pour la brosse à dents : entre les dents et vers le collet des dents (entre la dent et la gencive). Il faut alors utiliser du fil dentaire ou des mini-brosses.

La gingivite

La gingivite une inflammation des gencives due à l’accumulation de tartre. Elle peut être soignée et disparaître. Elle se manifeste par une rougeur et un gonflement de la gencive, ainsi que par un saignement de la gencive lors du brossage. Au début, elle n’est pas douloureuse, mais elle le deviendra.

Non traitée, elle peut évoluer vers le déchaussement des dents, qui met à nu le collet et le début de la racine de la dent. Ces zones, plus fragiles puisqu’elles ne sont pas recouvertes d’émail, pourront dès lors être agressées par la plaque dentaire et ses microbes.

La gingivite peut aussi provoquer une inflammation ou une infection du périodonte, douloureuse et irréversible. L’altération des ligaments de fixation de la dent, qui en résulte à la longue, permettra à la dent de bouger.

La carie

Aussi longtemps que la carie creuse son trou dans l’émail, dépourvu de nerfs, nous ne ressentons aucune douleur. Quand la carie atteint l’ivoire, la dent devient alors sensible aux changements de température, surtout au froid, aux aliments acides et sucrés et aux chocs. La douleur apparaît quand la carie s’approche de la pulpe. Quand la pulpe est atteinte, c’est la « rage de dents », une douleur lancinante et pulsatile, difficilement supportable.

En d’autres mots, quand la dent commence à faire mal, la carie existe, s’agrandit et s’approfondit déjà depuis longtemps. Ce n’est que par des visites régulières chez le dentiste qu’on peut la déceler à son début.

Les structures dentaires détruites ne peuvent se régénérer. Le dentiste va donc enlever la partie abîmée de la dent, puis reconstruire la dent en bouchant le trou ainsi formé avec un plombage.

Non soignée, la carie va continuer à détruire la dent. L’extraction de la dent deviendra la seule solution possible quand la dent est tellement atteinte que le dentiste ne peut plus la réparer. La dent cariée peut aussi entraîner un abcès.

Quand la douleur apparaît, la carie existe depuis longtemps

Les fausses douleurs dentaires

Les inflammations ou infections des structures proches des mâchoires peuvent faire croire à un mal de dents.

Par exemple, une sinusite maxillaire (dans les pommettes du visage) peut irriter la pulpe des dents de la mâchoire supérieure. Il en résulte une douleur sourde, constante, qui voyage quand on penche la tête en avant ou sur les côtés.

Les aphtes de la gencive peuvent faire croire à une douleur dentaire. De même, les névralgies (= douleurs d’un nerf) du trijumeau, dont les branches innervent les dents des mâchoires supérieures et inférieures, entraînent des douleurs brèves, mais intenses et répétées.

Seul un dentiste ou un médecin peut déterminer l’origine de votre douleur : consultez !

Traitement

Le traitement des causes de la douleur 

Outre la gingivite et la carie dentaire, les maux de dents incluent différentes causes.

Nous avons déjà cité les abcès, les aphtes, la sinusite et les névralgies.

D’autres causes sont les blessures de la gencive, par exemple par un appareil dentaire qui nécessite un ajustement, ou par l’extraction dentaire et l’infection de l’alvéole osseuse désormais vide, quelques jours à quelques semaines après l’extraction (surtout la 3ème semaine), qui est favorisée par la stagnation des aliments dans la cavité d’extraction de la dent.

Ne laissez pas votre mal de dents vous gâcher la vie !

Attention à l'automédication

À l’exception de la prise d’antidouleurs en attendant la visite chez le dentiste, l’automédication doit être évitée.

D’abord parce que l’automédication permet la progression de la lésion, qui sera d’autant plus difficile à traiter.

Ensuite, comme la douleur va augmenter avec l’aggravation de la lésion initiale, on risque d’être amené à prendre des doses excessives d’acide acétylsalicylique ou de paracétamol, en vente libre, et de subir leurs effets indésirables.

L’automédication ne fait qu’empirer les problèmes

Les antidouleurs

Le paracétamol est efficace contre les douleurs dentaires légères à modérées, et ses effets secondaires sont peu nombreux quand il est utilisé correctement. Mais il n’a pas d’action anti-inflammatoire. Or certaines douleurs dentaires sont dues à l’inflammation.

Par contre, l’acide acétylsalicylique à dose élevée présente cet effet anti-inflammatoire.

Le traitement des douleurs dentaires légères à modérées est donc possible avec le paracétamol.

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont des antidouleurs qui possèdent une forte activité anti-inflammatoire.



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